Exorcisme et Médecine
Résumé de la plaquette de Denis Clabaine :
Exorcisme et
Thérapies diverses
Deux
trajectoires se rencontrent : celle de l’Eglise et celle de la médecine.
Pour
chacune des deux, il s’agit du secours apporté à ceux qui souffrent.
Mais
tandis que l’Eglise se penche sur eux avec des bras tendus du Ciel, la
médecine a les mains de la terre pour soigner ces maux du corps qui requièrent
quelque technicité.
Les
bras ne suffisent pas sans les mains. Mais les mains n’ont de force et de
portée que par les bras.
L’Eglise
n’a jamais négligé la médecine, mais ne s’est pas consacrée de façon
prioritaire à sa technicité, qu’elle n’a assumée qu’autant que
c’était nécessaire. Au fur et à mesure que des techniciens profanes se sont
présentés pour la tâche, elle s’en est déchargée sur eux. C’est ainsi
que les moines s’en sont d’abord déchargés sur des prêtres séculiers.
Puis ceux-ci, au XIII°
siècle, laissèrent leur place à leur tour à des médecins non-prêtres,
lesquels furent cependant longtemps soumis au célibat comme les autres clercs,
jusqu’à une nouvelle évolution. Tandis que les clercs restaient toujours en
première ligne de la dimension exorciste du problème.
A l’origine du comportement de l’Eglise, en effet, il y a l’exemple et le
commandement du Christ : “Guérissez les malades et chassez les
démons.”
Du
côté de la médecine, il est évident qu’elle aussi, depuis l’aube des
temps, existe et soigne, avec toute la technicité dont elle est capable.
En réalité, dans toute l’humanité la médecine elle-même était reliée au
plan spirituel, et relevait des divers prêtres, exorcistes, chamans ou
sorciers...
Or la médecine d’aujourd’hui retrouve le goût de ses racines ancestrales.
Le livre de David SERVAN-SCHREIBER : “Guérir le stress, l’anxiété et
la dépression sans médicaments ni psychanalyse” (Ed. Robert Laffont, 2003)
en donne un témoignage largement diffusé.
A quoi s’ajoute l’appel croissant de la souffrance humaine, dont se fait
également l’écho le monde médical, comme en témoigne la circulaire
Kouchner pour se pencher sur la douleur, tout en reconnaissant qu’elle ne
trouve pas dans la médecine même la plus moderne la satisfaction totale de ses
besoins croissants, et souvent plus spirituels qu’il n’y paraît. Le trou de
la Sécurité Sociale est paradoxalement l’écho d’un autre gouffre, celui
d’un appel profond de l’humanité vers autre chose. Les limites du plan
technique sont parallèles à celles du plan financier.
De sorte qu’un nouveau rendez-vous est donné à l’Eglise, recherché là
encore par le monde de la souffrance, et souhaité par les spécialistes mêmes
de ce monde, confrontés à leurs limites pour y faire face.
Déjà, en 1988 (“Le Combat Exorciste de l’Eglise”)
et 1992 (“Réponses catéchétiques et pratiques à propos de
l’exorcisme”), Denis Clabaine avait attiré l’attention sur la nécessité
pour l’Eglise de revenir plus consciencieusement à son devoir d’exorcisme,
qu’elle a plus consciencieusement assuré dans les temps passés. Une grande
ignorance s’est répandue à ce sujet, toujours au détriment de
l’exorcisme.
Le résultat est que Don Amorth, grand exorciste de Rome, affirme dans son
livre “Exorcisme et psychiatrie” : (p. 12) “Depuis trois siècles, il n’y
a presque plus d’exorcismes dans l’Eglise catholique...”
Bien que Don Amorth parle essentiellement de l’exorcisme canonique, il faut
ajouter que pour une part, cette déficience vient aussi d’une grave confusion
dénoncée par le Père Ovila Melançon : “Exorcismes et Pouvoirs des
Laïcs” . Voici la page de couverture :
"Le
but principal du présent volume est de dissiper la confusion, presque
généralisée dans l’Eglise, concernant les personnes ayant le pouvoir de
pratiquer des exorcismes... L’exorcisme privé peut être pratiqué par tout
prêtre et même par tout fidèle, sans aucune autorisation de l’évêque. Il
s’agit là de la doctrine commune enseignée par les théologiens qui ont
étudié cette question, même parmi les
plus célèbres d’entre eux...”
De sorte que Denis Clabaine a repris la plume pour tenter de rattraper ce retard
de l’Eglise par rapport à ce qui est son devoir : "Notre devoir sera
donc d’être réellement “à
l’écoute” des hommes, et de nous montrer au moins un peu à la
hauteur d’une médecine dont le niveau commence à dépasser celui des
chrétiens eux-mêmes... C’est
l’objet des présentes réflexions."
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