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    L'exorciste de Rome accuse...
Face à la recrudescence des cultes sataniques,
 il reproche aux évêques de ne plus croire au diable.

(Le Figaro - Lundi 17 juin 1996 - n°16.121 - p.14)


Le Vatican
Joseph Vandrisse  

Annales du Mont Saint Michel (1928)

Retire-toi Satan

Paradoxe ? La prédication chrétienne sur le diable s'est peu à peu tarie et nos contemporains renouent avec les pratiques héritées de la pensée magique : purification, exorcismes, envoûtements et désenvoûtements... On peut certes rejeter la figure du diable mais comment nier le pouvoir du Mal qui a créé en ce siècle un univers concentrationnaire ?  

De tout temps, dans les diocèses, il y eut des exorcistes qui avaient le don de chasser les démons par le rite de l'imposition des mains. Aujourd'hui, le Code de droit canon stipule que "personne ne peut prononcer des exorcismes sur les possédés à moins d'avoir obtenu de l'Ordinaire du lieu (l'évêque) une permission particulière et expresse." (Canon 1172)  

"Désintérêt manifeste"  
 

En 254, le Pape Corneille constatait dans une lettre qu'à elle seule sa ville épiscopale comptait au moins 52 exorcistes. Aujourd'hui, à Rome, un seul exerce cette fonction (du moins officiellement) le père Gabriele Amorth. En février dernier, il demandait à la hiérarchie catholique de faire son mea culpa : elle n'ose plus enseigner la doctrine sur les démons. Il récidive ce mois-ci dans le mensuel Trenta Giorni.  
Il s'étonne d'abord que le nouveau rituel d'exorcisme ne soit pas encore paru. "Et voilà trente ans que le concile est terminé ! C'est là une nouvelle marque de désintérêt manifeste qui s'est répandu dans l'Eglise catholique à l'égard de l'action réelle du démon. A la différence des Eglises orthodoxes et de nombreuses confessions protestantes, l'Eglise catholique a presque totalement abandonné l'usage des exorcismes qu'elle considère comme un héritage des siècles obscurs." Les évêques sont-ils conscients de ce qui se passe autour d'eux, demande le père Gabriele  Amorth ? "Il y a de plus en plus de gens qui adhèrent à des sectes sataniques sans

savoir ce qu'ils risquent. Mais ensuite, ils en subissent les conséquences et ils sont souvent terrorisés.
Parce que le démon n'est pas une entité impersonnelle, ce n'est pas le nom que les psychanalystes donnent au Mal abstrait qui serait dans la société, mais c'est une personne concrète." L'exorciste de Rome déplore le silence des évêques : "La conception abstraite du démon s'est répandue même à l'intérieur de l'Eglise catholique. Certains évêques eux-mêmes ne croient plus en l'existence du diable. Si le nombre des gens qui s'adonnent à des pratiques ésotériques ou qui entrent dans des sectes sataniques augmente, c'est aussi que l'Eglise a cessé d'enseigner correctement la doctrine concernant le démon (...) Oui, la hiérarchie catholique a une grande responsabilité dans la diffusion de ces comportements.  
Le grand exorciste romain a-t-il confié ses soucis à son évêque qui n'est autre que le Pape ? Il arrive peut-être à celui-ci de pratiquer un exorcisme. Dans ses carnets romains publiés après sa mort survenue en septembre 1992, le cardinal Martin, qui lui était très proche, note :
"4 avril 1982 - Il y a quelques jours (le 27 mars), l'évêque de Spolète, était en audience chez le Pape avec une possédée qui se roulait par terre en hurlant (nous entendions les cris du dehors). Le Pape a prié, a prononcé en vain des exorcismes. C'est quand il a dit à la fin à cette femme : "Je dirai la messe pour vous demain" qu'elle est soudain redevenue normale et a présenté ses excuses. Le Pape impressionné : - C'est la première fois que je rencontre un cas pareil : une vraie scène biblique." (1)  

1 - Cardinal Jacques Martin - Mes six papes - préface de Maurice Druon, Mame, 1993